Hier, une partie du pont qui enjambe la Sarre a été démonté. Un chantier titanesque avec le ballet d’une énorme grue qui culmine presque aussi haut que la flèche de l’église.

 

Le chantier de déconstruction du pont de la Sarre ne passe pas inaperçu au centre-ville. Dans un bruit assourdissant et dans des volutes de poussière, les énormes engins s’activent sans relâche. Les passants qui utilisent actuellement la passerelle provisoire sont nombreux à s’attarder et à immortaliser l’événement aussi gigantesque qu’exceptionnel.

La découpe du tablier

Sur le chantier, une dizaine de personnes de la société Hollinger s’affairent autour du pont qui petit à petit se délite. Parmi eux trois grutiers pour manœuvrer le gigantesque engin de levage juché sur ses quatre vérins, côté ville. Sur le pont, la grosse scie à béton découpe le tablier en 28 éléments carrés pesant chacun près de 8 tonnes, enlevés un à un par la grue. Cette dernière devra être spécialement équipée pour soulever les poutres porteuses de 50 tonnes.

Le broyage des matériaux

La rue de la Gare est devenue un immense chantier où l’engin broyeur, avec ses mâchoires aux allures d’un monstre sorti de la préhistoire cherche à saisir non sans mal les éléments déposés à ses pieds et à les grignoter pour en faire un tas de gravats. « Nous sommes tenus de trier béton et ferraille » explique le chef de chantier, Michel Goupil. « Les matériaux sont enlevés au fur et à mesure et dirigés vers un centre de traitement pour être revalorisés ».

Déconstruction en 2 temps

Actuellement installés côté ville, la grue et le broyeur se replaceront dans quelques jours à l’autre bout du pont, du côté de Saltzbronn pour effecteur les mêmes opérations sur l’autre moitié de l’ouvrage. A cet effet deux gros tilleuls ont fait les frais de l’opération, obligés de céder leur place aux engins de démolition. Les piles et les culées seront les derniers éléments à être traités. Quant aux assises, « elles seront conservées » assure Michel Goupil. Fin août, le terrain devrait être prêt pour la construction du nouvel ouvrage.

La grue de 60 m de hauteur rivalise avec la tour de l’église voisine qui en fait une dizaine de plus et qui est également sujette à des travaux de rénovation non moins spectaculaires. Deux grutiers ont la charge de conduire cet engin hors norme qui a une capacité de levage de 500 tonnes. « Elle peut se présenter sous différentes configurations par rapport au poids et à la distance. Pour déposer les derniers éléments elle a été placée en volée variable » explique l’un des conducteurs.

Crédit : Le Républicain Lorrain

https://www.republicain-lorrain.fr/edition-de-sarreguemines-bitche/2018/07/21/pont-sur-la-sarre-un-chantier-colossal#0_2